
Rappelant la dualité Donna Summer / Giorgio Moroder, les deux Scandinaves nous offrent un beau disque bancal, ni vraiment pop, ni vraiment aventureux, un peu écartelé entre effets barrés et tentations grand public. Real Life Is No Cool est en fait un disque saccadé et inconstant, parfois très poussif, mais dont les éclairs de génie sont vraiment renversants. Il est d'ailleurs étrange de voir cohabiter des titres aussi inégaux. La reprise de Vangelis ("Let It Happen") est par exemple une horreur impensable dont la nullité est d'autant mieux soulignée qu'elle fait suite au merveilleux et très sexuel "Lovesick". Les grandes réussites ne manquent pas (le funk très Michael Jackson de "Baby Can't Stop" ou la très jolie pièce romantique "High & Low"), mais il y a un sentiment de bordel qui peut rendre l'écoute de cet album très crispante. Voilà pourquoi nous resterons réservés sur Real Life Is No Cool, malgré la voix divine de Christabelle, malgré le pouvoir de séduction de Lindstrøm et malgré une poignée de titres pour le moins essentiels. Mais réservés ne veut pas dire – c'est important de le préciser – déçus ou amers, car on tient-là tout de même une belle preuve que Lindstrøm est un gourou, un vrai, un leader qui ne laissera jamais le disco filer sans lui – et tant mieux pour nous.
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